Attaquant

         
Attaquant controversé, Christophe Dugarry possédait un formidable potentiel athlétique qui lui conférait un jeu de tête remarquable. D'une puissance rare, il était très performant dans le un contre un. Sa technique en mouvement était également délicieuse. En revanche, il ne fut jamais un grand buteur. Dans sa tête, il n'était pas persuadé qu'il pouvait devenir un buteur, privilégiant le beau geste ou la passe décisive. Décrié pour son inefficacité et sa nonchalance, il avait une personnalité clivante qui l'empêcha d'accomplir une carrière plus en rapport avec ses qualités intrinsèques.
         
 
           
NOM :   DUGARRY
Prénom :   Christophe
Né le :   24 mars 1972 à Bordeaux (Gironde)
     
    Taille : 1,88 m Poids : 78 kg
           
         
Au club de :   Juillet 1986 à Juin 1996
    Janvier 2000 à Janvier 2003
En provenance de :
  US Lormont
    Olympique de Marseille (6 M€)
Club suivant :   Milan AC (6,5 M€)
    Birmingham City (1,5 M€)
     
BILAN STATISTIQUE
         
  324
    63
Matches :   Buts :
     
         

Formé à l'US Lormont, Christophe Dugarry rejoignit les Girondins en minimes 2ème année. Il fréquenta toutes les sélections françaises chez les jeunes, où il fit connaissance avec un certain Zinedine Zidane.

 

Didier Couécou, propulsé entraîneur à la faveur de la crise de début 1989, le fit débuter en Première division contre Cannes, en mai 1989. Il avait 17 ans. Il retourna par la suite en réserve. Sa première saison pleine intervint en 1990-1991 quand Gernot Rohr puis Gérard Gili l'installèrent à la pointe de l'attaque bordelaise.

 

Il participa ensuite à l'opération remontée, lors de la saison passée en D2. Avec les arrivées de Rolland Courbis et de Zinedine Zidane en 1992, la carrière du Lormontais s'emballa. Il fut appelé dès 1994 en équipe de France.

 

Mais sa carrière prit un tour assez exceptionnel lors de l'épopée européenne de 1996. Duga se révéla au grand public lors du match retour du quart de finale contre le Milan AC. Il accomplit un match monstrueux et marqua deux buts qui qualifièrent les Girondins.

 

L'heure de partir n'allait pas tarder à sonner. Au lendemain de la défaite en finale de la Coupe de l'UEFA contre le Bayern Munich, le trio Dugarry-Lizarazu-Zidane ne disloqua avec leurs transferts respectifs au Milan AC, à l'Athletic Bilbao et à la Juventus Turin. En Italie, la marche fut trop haute pour Dugarry. Il ne parvint jamais à trouver une place au milieu d'un effectif constellé de stars.

 

Il quitta la Lombardie pour rejoindre le FC Barcelone. Il ne joua que 7 matches en Liga et, désireux de ne pas hypothéquer ses chances de participer à la coupe du Monde 1998, il fut transféré en décembre 1997 à l'Olympique de Marseille. Sur la Canebière, il revit et participa au sacre mondial du 12 juillet 1998.

 

Mais, cible privilégiée d'une partie des supporters marseillais, Christophe Dugarry retourna dans son club formateur en janvier 2000, quand l'OM en crise le vendit à Bordeaux. Capitaine de l'équipe, il brandit une Coupe de la Ligue en 2002. L'histoire avec les Girondins se termina sur une bagarre dans le vestiaire avec Eduardo Costa, un soir de match de Coupe de l'UEFA contre Anderlecht, en décembre 2002. Il s'exila en Angleterre, à Birmingham en janvier 2003, à la recherche d'un contexte plus favorable.

 
 
International France A
55 sélections
 
         

 

La goutte d'eau qui...

 

Lorsque Christophe Dugarry s'engouffra dans les entrailles du stade Constant Vanden Stock ce 12 décembre 2002, à l'issue de l'élimination de Bordeaux contre Anderlecht, il ne savait pas encore qu'il venait de disputer son dernier match avec les Girondins.

 

A peine la porte refermée, la frustration de l'élimination et les difficultés accumulées depuis des mois provoquèrent une des plus mémorables bagarres de l'histoire des Marine et Blanc. En tout cas, une des bagarres qui eut le plus de conséquences...

 

Assis côte à côte dans le vestiaire, Dugarry et Costa s'étaient chauffés durant le match. Le Brésilien avait vertement insulté son capitaine. Alors qu'il pensait que le différend allait s'aplanir, le Lormontais sauta à la gorge de son coéquipier qui refusait de s'excuser. Une pluie de coups de poing s'abattit avant que leurs coéquipiers les séparèrent.

 

C'en était fini... Christophe Dugarry sentait qu'il avait fait son temps dans ce club. La mentalité des footballeurs des années 2000 n'était plus en adéquation avec tout ce qu'il avait connu... De plus, il était usé psychologiquement par des mois de sifflets et de quolibets qu'il recevait dans tous les stades de France. D'autre part, ses rapports avec Baup s'étaient distendus, aimant toujours l'homme mais n'étant plus sur la même longueur d'ondes que l'entraîneur...

 

Alors que la bagarre ne fit l'objet d'aucun entrefilet le lendemain dans la presse française, elle fut révélée par les quotidiens belges, Walter Bassegio, capitaine d'Anderlecht, ayant tout vu...

 

Le lendemain, Christophe Dugarry rencontra le président Triaud pour lui annoncer sa décision irrévocable d'un départ. Il invoqua des douleurs aux adducteurs pour ne pas jouer les deux matches de championnat qu'il restait avant la trêve. Et quitta Bordeaux, s'asseyant sur les 3 ans de contrat qu'il lui restait...