Milieu offensif

Ailier droit

         
Roland Guillas présentait les mêmes caractéristiques techniques qu'un certain Raymond Kopa : gabarit léger, promptitude dans ses gestes, technique excellente, spécialiste du dribble, couverture de balle parfaite. Peut-être que cette comparaison flatteuse l'empêcha d'accomplir, surtout chez les Bleus, une plus belle carrière que son talent lui autorisait... Il manquait malheureusement de constance et d'efficacité.
         
 
           
NOM :   GUILLAS
Prénom :   Roland
Né le :   23 septembre 1936 à Lorient (Morbihan)
Décédé le :   9 novembre 2022
    Taille : 1,63 m
Poids : 64 kg
           
         
Au club de :   Juillet 1954 à Juin 1960
    Août 1964 à Juin 1967
 
En provenance de :
  FC Lorient
    FC Rouen
 
Club suivant :   AS Saint-Etienne
    FC Lorient
 
     
BILAN STATISTIQUE
         
  275
    51
Matches :   Buts :
     
         

Roland Guillas commença sa carrière en CFA sous le maillot du FC Lorient à l'âge de 15 ans et marqua ainsi à jamais l'histoire du club breton. Nantes, Rennes et le Stade Français le recalèrent à cause de sa petite taille. Après avoir un nouvel échec lors d'un essai au Stade de Reims, il fut recommandé par son entraîneur lorientais, Marcello Lisiero, ancien milieu de terrain bordelais dans l'immédiat après-guerre.

 

Désireux de rajeunir leur effectif après la période faste du début des années 50, les dirigeants bordelais lui firent passer un essai concluant et lui proposèrent un contrat de stagiaire à seulement 18 ans. Il débuta avec les juniors puis en équipe réserve.

 

Mais un jour de novembre 1954, il remplaça au pied levé Edouard Kargu, blessé. De Harder et Gallice notamment le prirent sous leurs ailes. Celui que les observateurs ne tardèrent pas à surnommer « le petit Kopa » resta six ans en Gironde. Repéré par des clubs étrangers (AS Roma), il repoussa longtemps les sollicitations, se plaisant à Bordeaux.

 

Mais, après avoir découvert l'équipe de France en 1958, alors qu'il évoluait en D2, il supportait de moins en moins bien le manque de compétitivité des Girondins. 

 

Exsangue financièrement après une nouvelle relégation en D2, Bordeaux accepta son départ pour l'AS Saint-Etienne en 1960, échappant ainsi à la faillite.  Dans le Forez, il retrouva des coéquipiers de l'équipe de France. Après une Coupe de France remportée avec les Verts en 1962, il rejoignit le FC Grenoble pour des raisons personnelles. Rapidement blessé, il joua très peu dans l'Isère et rebondit au FC Rouen, sous forme de prêt.

 

En 1964, il était temps de revenir jouer chez les Girondins. Salvador Artigas le laissa quelques semaines sur la touche avant de l'installer définitivement dans l'équipe. Et la mayonnaise prit immédiatement. L'équipe termina deuxième, derrière le FC Nantes, en partie grâce au trio Guillas-Robuschi-de Bourgoing. Mais en 1967, il s'en alla, en même temps que l'entraîneur catalan et retourna à Lorient, club avec lequel il remporta l'Etoile d'or France-Football de meilleur joueur de D2.

 

Sa carrière professionnelle achevée, il revint en Gironde et continua à jouer, d'abord sous le maillot de Saint-Médard-en-Jalles puis avec les Girondins en CFA ou en DH jusqu'à l'âge de 48 ans. Il appartint durant quelques années à la cellule de recrutement du club marine et blanc. Il fut également un des principaux animateurs de l'association des Anciens des Girondins.

 
 
International France A
9 sélections
 
         

 

L'affaire Guillas

 

Devenu international A alors qu'il fréquentait la D2 avec les Girondins, Roland Guillas se morfondait aux Girondins et espérait retrouver au plus vite l'élite.

 

Ce désir du joueur,ô combien justifié, fut renforcé par les conseils du sélectionneur de l'équipe de France Paul Nicolas, qui voulait le voir évoluer au plus haut niveau national. Roland Guillas mit alors la pression sur les dirigeants bordelais pour qu'ils acceptèrent les propositions de Monaco, du Racing ou de Saint-Etienne.

 

Même si Bordeaux était remonté en D1 lors de la saison 1958-1959, ses finances étaient au plus mal. Cela tombait bien car les clubs intéressés par le petit bordelais étaient prêts à faire des folies. Ils proposaient tous des sommes importantes accompagnées d'échanges de joueur.

 

Alors que Bordeaux était enfin décidé à vendre le principal joyau de son effectif et son départ pour le Forez était conclu, le Groupement (ancien nom de la Ligue) intima  à Guillas, le 10 novembre 1959 l'ordre de rester en Gironde jusqu'à la fin de la saison. L'instance du football français entendait ainsi stopper l'escalade financière, et notamment les primes à la signature.

 

Mais son départ était inéluctable.La nouvelle relégation des Girondins en juin 1960 le poussa vers la sortie.

 

Son deuxième départ de Bordeaux en 1967

 

"A vrai dire, raconte Guillas, je serais bien resté à Bordeaux où je me plaisais. J'aime bien cette ville. Et l'idée d'évoluer avec l'équipe de Bakrim, un peu différemment qu'avant, me séduisait. Mais je n'étais pas d'accord avec mes dirigeants. Aussi était-il question que j'aille à Limoges ou à Angoulême retrouver Goujon. En définitive, la façon dont était montée cette équipe de Lorient me plaisait assez et j'acceptais rapidement de revenir dans ma ville natale."