Ailier gauche

         
Ailier gauche qui affectionnait de rentrer dans l'axe pour conclure, Bertus De Harder était un buteur hors pair. Instinctif, il était déroutant grâce à ses accélérations et ses dribbles. Même s'il ne possédait pas la puissance de frappe de son coéquipier Kargu, il avait le sens du but ce qui fit de lui un des plus grands joueurs ayant porté le maillot au Scapulaire.
         
 
           
NOM :   DE HARDER
Prénom :   Lambertus, dit Bertus
Né le :   14 janvier 1920 à La Haye (Pays-Bas)
Décédé le :   7 décembre 1982
    Taille : 1,73 m
Poids : 75 kg
           
         
Au club de :   Juillet 1949 à Juin 1954
    Juillet 1955 à Juin 1957
En provenance de :
  VUC Den Haag
    Holland Sport
Club suivant :   Holland Sport
    AS Angoulême
     
BILAN STATISTIQUE
  218
    90
Matches :   Buts :
     
         

Formé aux Pays-Bas dans un club de La Haye, Bertus De Harder connut la sélection néerlandaise dès l'âge de 18 ans et participa à la Coupe du Monde de 1938. Suspendu durant deux ans et demi par son club pour des raisons obscures, il ne joua pas entre 1944 et 1947.

 

Il fut repéré le 24 avril 1949 par Jean Pujolle, président des Girondins, lors d'un match entre la sélection B de la France et celle des Pays-Bas, au Parc Lescure. Laveur de carreaux à La Haye, le Néerlandais signa aux Girondins dans la foulée.

 

Et ce fut tout de suite un coup de maître. Bordeaux remporta son premier titre de champion de France en 1950 et De Harder eut un rôle prépondérant en marquant 21 buts en 29 matches. L'attaque Kargu, Libar, De Harder, bien servie par Gallice totalisa 88 buts sur la saison. Cette même saison, les Girondins atteignirent la finale de la Coupe Latine, ancêtre de la Coupe des Champions, mais perdirent face à Benfica, sûrement du fait de l'absence de De Harder, blessé.

 

Mais fin 1950, sa femme tomba gravement malade. Elle retourna avec leurs enfants aux Pays-Bas, laissant Bertus seul à Bordeaux. Obligé de faire des allers-retours à La Haye, il poursuivit néanmoins à enchaîner les performances. Perdant une finale de Coupe de France en 1952 quelques jours seulement après le décès de son épouse, il décrocha le titre de meilleur joueur de la saison 1952-1953 décerné par le quotidien L'Equipe. Il termina également meilleur buteur du championnat en 1954.

 

Surnommé « le divin chauve », il retourna un an et demi dans son pays jouer dans la nouvelle ligue professionnelle. Il porta à nouveau le maillot de la sélection.

 

Après cette parenthèse, il revint en Gironde en 1955, sous la pression de ses enfants. Mais à 35 ans et toujours affecté par le décès de sa femme, il n'était plus que l'ombre de lui-même et ne put empêcher la relégation du club en 1956. Il resta jouer une dernière saison en D2 avant de rejoindre Angoulême.

 

Nommé Citoyen d'honneur de la ville de Bordeaux en 1950, l'histoire de De Harder est étroitement liée à celle la capitale aquitaine. Il décéda à l'âge de 62 ans d'une crise cardiaque, quelques semaines après une opération du genou. Il souffrait de cette articulation depuis des années et reportait cette opération de peur de ne plus pouvoir pratiquer un sport qu'il aimait passionnément, le football...

 
 
International Pays-Bas A
11 sélections
 
         

 

Quand De Harder croisa Papin...

 

Après sa carrière de joueur achevée du côté d'Angoulême en 1959, Bertus De Harder s'essaya comme entraîneur de clubs amateurs. Il prit dans un premier temps les destinées d'un petit club lorrain de l'US Jarny (59-62). Au sein de cette équipe, il lui arrivait encore de fouler les pelouses à plus de 40 ans, et d'être associé à son fils Jean.

 

Il partit en 1962 entraîner le FC Mulhouse, club jouant en CFA. Décidément amoureux du football, il continuait à jouer et à marquer malgré son âge avancé. Son fils Jean était également de l'aventure, une aventure qui s'acheva en 1964.

 

Nous retrouvons sa trace à la fin des années 70 à Jeumont. Il était devenu gardien du stade de cette petite commune du Nord. Là, il assista aux premiers pas d'un footballeur qui ferait parler de lui des années plus tard : Jean-Pierre Papin.

 

En 1982, il mourut d'une crise cardiaque, à l'âge de 62 ans.