Défenseur central

         

Tour de contrôle de la défense girondine, Jean Swiatek était surnommé « King Kong » en raison de son physique impressionnant. Il ne taclait jamais, préférant rester debout. Il était très difficile à passer en un contre un. Meneur d'hommes, c'était un aboyeur : il réclamait que ses coéquipiers offensifs participent aux tâches défensives. Un novateur pour l'époque...

         
 
           
NOM :   SWIATEK
Prénom :   Jean
Né le :   11 décembre 1921 à Duzniki-Zdroj (Pologne)
Décédé le :   17 mai 2017
    Taille : 1,83 m Poids : 80 kg
           
         
Au club de :  

Juillet 1944 à Juin 1954

     
En provenance de :
  EF Bordeaux-Guyenne
     
Club suivant :   Fin de carrière
     
     
BILAN STATISTIQUE
         
  244
    3
Matches :   Buts :
     
         

Né en Pologne, Jean Swiatek s'installa à 4 ans avec sa famille, à Blénod, en Meurthe-et-Moselle. Il débuta le football dans le club local contre l'avis de son père qui s'y opposait. Ainsi il demanda à un cousin de lui rédiger une autorisation parentale. Incorporé à 17 ans en équipe première de cette formation, le jeune défenseur fit rapidement impression en Division d'Honneur.

 

Mais avec la Seconde guerre mondiale, sa carrière fut compromise. En 1942, il fut envoyé en Allemagne pour accomplir le STO, à Sarrebruck, bénéficiant néanmoins d'une autorisation pour revenir à Blénod jouer le week-end.

 

Recommandé par son entraîneur de Blénod aux Girondins, apprenant que les dirigeants bordelais seraient intéressés pour qu'il rejoigne le club, il s'évada en mai 1943 et se rendit en Gironde de préférence au RC Roubaix qui le convoitait également. Ce ne fut pas le seul Lorrain à rejoindre l'Aquitaine pour fuir l'oppression allemande. Des footballeurs comme Troisième, Lisiero, Komolka,  ou Kargu. Grâce à Raymond Brard, secrétaire général du club, il intégra le corps des pompiers du Port de Bordeaux et évita ainsi d'être mobilisé.

 

Après des débuts dans les rangs amateurs de l'Equipe fédérale, il intégra en 1944 l'équipe professionnelle. Il y resta jusqu'en 1954. Sélectionné pour la première fois chez les Bleus en 1944, il joua également un match inoubliable à Wembley, devant 90 000 spectateurs et face au grand Stanley Matthews, futur ballon d'or. Capitaine des marine et blanc, il eut l'honneur de conduire sa formation jusqu'au premier titre de champion de France du club en 1950 et jusqu'à la finale de la Coupe Latine, la même année.

 

Avec René Gallice, il forma un duo symbole de la solidité girondine et un modèle de conscience professionnelle et de dévouement à leur club. Finaliste malheureux de la Coupe de France 1952, il quitta les Girondins en 1954. Il entama alors une carrière d'entraîneur à Saint-Jean-d'Angély jusqu'en 1962. Il se consacra alors à son magasin d'articles de sports ouvert à Bordeaux (voir ci-contre).

 

En juillet 1970, il revint aux affaires comme directeur sportif du club girondin avec son alter ego René Gallice. Ils rappelèrent André Gérard pour occuper le poste d'entraîneur.

 

 
International France A
5 sélections
 
         

 

Gallice et Swiatek, les inséparables

 

Coéquipiers durant de nombreuses saisons au sein des Girondins de Bordeaux, René Gallice et Jean Swiatek furent également des associés à l'issue de leur carrière.

 

En effet, le 12 mai 1957, les deux hommes, retirés des terrains depuis quelques années, inaugurèrent au coeur de Bordeaux, près du cours de l'Intendance, rue des Remparts, un nouveau magasin d'articles de sport. Jacques Chaban-Delmas, maire de Bordeaux, était bien évidemment présent.

 

Puis le magasin s'installa au 1, rue de Grassi. Sur la devanture, on pouvait lire l'enseigne : "Gallice et Swiatek". Outre le renom des propriétaires du lieu, ce magasin fut renommé dans toute la région pour la qualité de l'offre proposée. Il était également un lieu convivial de rencontres entre sportifs régionaux, un lieu où les tennismen aquitains pouvaient venir s'inscrire à des tournois,... Mais surtout, c'était l'endroit où les footballeurs du coin pouvaient acquérir, entre autre matériel de sport, les fameux crampons à bouts carrés que Swiatek faisait venir de Lorraine. 

 

En 1988, le magasin baissa définitivement ses rideaux. Une page se tournait...