Jean Marc Ferreri et ses années clés aux Girondins de Bordeaux

Jean Marc Ferreri et ses années clés aux Girondins de Bordeaux

Un nom bien connu du football français : Jean-Marc Ferreri

Parler des grandes figures passées par les Girondins de Bordeaux, c’est évoquer une époque dorée. Et dans cette époque, un nom revient souvent, entouré de nostalgie et de respect : Jean-Marc Ferreri. Cet artiste du ballon rond a marqué de son empreinte les années 1980 au sein du club, et ses années bordelaises restent parmi les plus belles d’une carrière brillante.

Né le 26 décembre 1962 à Charlieu, Ferreri n’a jamais été un joueur comme les autres. Attaquant vif, doté d’une technique fluide et d’un sens du jeu affûté, il savait se faire remarquer autant par ses passes décisives que par ses buts décisifs. Alors, que reste-t-il vraiment de son passage aux Girondins ? Retour sur des années charnières.

Arrivée à Bordeaux : un pari transformé en réussite

Jean-Marc Ferreri débarque à Bordeaux à l’été 1986 en provenance de l’AJ Auxerre, où il a fait ses gammes sous les ordres d’un certain Guy Roux. À cette époque, les Girondins dominent le football hexagonal. Le club, entraîné par Aimé Jacquet, sort tout juste de plusieurs saisons pleines de trophées. L’objectif est clair : continuer à régner sur la D1 française, voire briller en Europe. Et Ferreri tombe à point nommé.

Certains s’interrogeaient à son arrivée. Était-il le bon choix pour remplacer certains cadres sur le départ ? Allait-il réussir à s’imposer au sein de cette constellation de talents ? Mais très vite, le natif de Charlieu balaie les doutes. Il trouve immédiatement sa place dans l’effectif, apportant sa touche technique et sa vision du jeu au centre du terrain ou dans un rôle d’électron libre offensif.

1986-1987 : l’apogée avec le doublé historique

L’année 1986-1987 restera à jamais gravée dans la mémoire des supporters bordelais. Cette saison-là, les Girondins réalisent le fameux doublé : Championnat et Coupe de France. Une performance que seul un collectif solide, guidé par des individualités fortes, pouvait permettre. Et Ferreri ? Il se montre décisif tout au long de cette campagne.

En championnat, il forme une belle entente avec les autres stars de l’époque : Giresse, Tigana, Battiston, ou encore le remarquable gardien Dominique Dropsy. Avec ses 7 buts et surtout de nombreuses passes décisives, Jean-Marc Ferreri devient indispensable dans l’animation offensive.

Mais c’est en Coupe de France que son influence est la plus visible. Lors des matchs couperets, il prend les choses en main, frappe aux bons moments, et sert ses coéquipiers avec une précision chirurgicale. En finale, Bordeaux s’impose face à l’Olympique de Marseille, une belle revanche symbolique pour Ferreri qui croisera plus tard la route de l’OM.

Un style de jeu qui colle à l’identité bordelaise

Ferreri n’était ni le plus rapide, ni le plus massif des joueurs. Mais il compensait par une intelligence de jeu rare, une anticipation hors pair et, chose rare pour un attaquant, une humilité au service du collectif. Cela rappelle certains principes chers au club girondin : technique, élégance, et abnégation.

« C’était un joueur qui sentait le football, un vrai meneur même sans brassard », confiait récemment un ancien coéquipier. Il incarnait à merveille le style bordelais des années 80, ce savant mélange entre réalisme et panache. Sur la pelouse du Parc Lescure, il avait cette capacité à faire lever le public par une passe improbable ou un enchaînement soyeux. Et à Bordeaux, cela ne passe jamais inaperçu.

Les grandes affiches européennes : un parfum d’inachevé

Durant la période Ferreri, les Girondins de Bordeaux ne se contentent pas d’embellir les pelouses de France ; ils affichent aussi de grandes ambitions européennes. Ferreri participe activement aux campagnes continentales du club, notamment en Coupe des Clubs Champions européens. Et pourtant, malgré quelques victoires marquantes, le Graal européen leur échappe.

On se souvient notamment de cette campagne 1987-1988 où Bordeaux affronte le Dynamo Kiev, une véritable montagne à escalader. Ferreri est virevoltant, mais la marche est trop haute. Le public bordelais, passionné et exigeant, en redemande. Pour Ferreri aussi, cela restera une frustration, mais symbolique de cette époque où les clubs français peinaient à concrétiser leurs ambitions sur la scène européenne.

Un départ vers l’OM et une suite pleine de succès

En 1991, après cinq saisons riches sous les couleurs marine et blanc, Jean-Marc Ferreri quitte Bordeaux pour rejoindre… l’Olympique de Marseille. Un transfert qui fait grincer quelques dents du côté de la Garonne, tant le joueur était apprécié. Mais le football est aussi une affaire d’opportunités. Et Ferreri n’a pas choisi n’importe quel moment pour intégrer le club phocéen.

Avec l’OM, il accédera à la fameuse finale de la Ligue des Champions en 1991 (perdue face à l’Étoile Rouge de Belgrade), avant de faire partie de l’équipe sacrée championne d’Europe en 1993. Ferreri passe de l’histoire bordelaise à la légende marseillaise… mais dans le cœur des Girondins, son passage au Haillan reste celui d’un artiste au sommet.

La mémoire de Ferreri dans le cœur des supporters

Demandez à un supporter des Girondins ayant connu les années 80 de vous parler de Ferreri, et vous verrez son visage s’éclairer. « Un gars humble et toujours décisif », « Il faisait jouer l’équipe, pas juste sa partition », « Peut-être le joueur le plus élégant que j’ai vu à Lescure »… Les témoignages ne manquent pas.

Et c’est là la signature d’un grand joueur : laisser une trace, non seulement sur les feuilles de match, mais dans les souvenirs. Ferreri a offert au peuple bordelais du style, des titres, et surtout de la fierté. Aujourd’hui encore, on aimerait voir ce type de joueur plus souvent sur les pelouses françaises – élégant, loyal, et pétri de talent.

Et aujourd’hui ? Une reconversion réussie

Après avoir raccroché les crampons, Jean-Marc Ferreri s’est orienté vers les médias. Consultant pour les chaînes sportives, il partage aujourd’hui avec passion et expertise son analyse avisée du football. On le retrouve souvent sur les plateaux lors des grandes affiches européennes, et ses commentaires sont généralement salués pour leur justesse.

Derrière le micro, il conserve cette même finesse de lecture qu’il avait balle au pied. Une façon de rester connecté à son sport, tout en continuant de faire vivre sa vision du jeu, généreuse et technique. Et pour ceux qui l’ont vu jouer au Parc Lescure, le voir évoquer un pressing bien négocié ou une passe laser, c’est toujours un petit retour dans les années dorées girondines.

Ferreri et Bordeaux : une histoire qui continue de vibrer

Derrière les trophées, au-delà des statistiques, ce sont les émotions qui perdurent. Jean-Marc Ferreri a offert à Bordeaux des années de bonheur et de haut niveau, participant à donner au club cette aura unique dans le paysage français. À une époque où Bordeaux brillait à la fois par son jeu et ses résultats, il fut un moteur discret, mais redoutablement efficace.

Qu’il s’agisse de jeunes supporters curieux ou d’anciens nostalgiques, le nom de Ferreri reste lié à celui des Girondins. Une belle page de l’histoire du club, à relire avec tendresse, passion, et, pourquoi pas… un verre de Bordeaux à la main.