Fête du gâteau basque : une célébration entre pâtisserie et culture locale

Fête du gâteau basque : une célébration entre pâtisserie et culture locale

Une fête sucrée au cœur du Pays Basque

Chaque année, en septembre, la petite ville de Cambo-les-Bains s’anime le temps d’un week-end pour célébrer une institution gourmande du Pays Basque : le gâteau basque. Derrière cette fête savoureuse se niche un véritable pan de la culture locale, où traditions pâtissières et identité régionale se mêlent joyeusement. De quoi faire saliver les amateurs de douceurs et les curieux d’histoire culinaire.

Mais au fond, qu’est-ce qui rend cette célébration si particulière aux yeux des habitants du Sud-Ouest, et pourquoi attire-t-elle des milliers de visiteurs ? Entre dégustations, chants en euskara et palombières revisitées en stands gourmands, plongez avec moi dans cette aventure sucrée aux allures de fête de village… saveur cerise noire.

Le gâteau basque : une madeleine locale

Avant de parler de la fête, remettons au goût du jour le fameux gâteau lui-même. Ce dessert emblématique est une pâte sablée dorée à souhait, fourrée traditionnellement à la confiture de cerise noire d’Itxassou ou à la crème pâtissière. Certains puristes défendent âprement la version originale – cerise, sans hésiter –, tandis que les adeptes de la crème ne veulent pas en démordre. Un débat aussi passionné que les meilleurs derbys entre les Girondins et le TFC.

Dans les familles basques, le gâteau est bien plus qu’un dessert. Il est une histoire de transmission, une carte postale sucrée servie lors des grandes occasions. Il sent bon les dimanches ensoleillés, les grands-mères en tablier et les pique-niques champêtres sur les hauteurs d’Espelette ou d’Ainhoa.

Cambo-les-Bains, épicentre de la gourmandise

Située à une vingtaine de kilomètres de Bayonne, Cambo-les-Bains est connue pour ses thermes bien sûr, mais aussi pour être le siège de l’association Eguzkia, farouche défenseuse du gâteau basque artisanal et de qualité. Depuis 2003, cette bourgade accueille la Fête du gâteau basque, une manifestation devenue incontournable, mêlant animations culturelles, concours de pâtisserie et découvertes gastronomiques.

Durant deux jours, le cœur du village bat au rythme des fours à gâteaux, des danses traditionnelles et des rires des passants autour d’un verre de cidre ou d’Irouléguy. Le tout dans une ambiance chaleureuse typique du Pays Basque, où la convivialité n’est jamais un vain mot.

Entre traditions et modernité

La célébration est aussi l’occasion de découvrir un pan du patrimoine culinaire en voie de transmission, mais aussi de modernisation. Aujourd’hui, de jeunes chefs pâtissiers revisitent la recette classique avec des touches d’originalité : crème infusée au piment d’Espelette, version allégée aux fruits rouges ou même déclinaison salée au fromage de brebis… Une manière de faire vivre la tradition sans la figer.

Une anecdote amusante ? En 2018, une version géante du gâteau a été confectionnée sur la place du marché par 12 pâtissiers réunis. Un monstre de 150 kilos, découpé bien sûr dans la bonne humeur et partagé avec le public. Preuve qu’au Pays Basque, on ne plaisante pas avec le dessert national — mais on sait aussi le partager.

Le savoir-faire mis à l’honneur

Au-delà de la gourmandise, la Fête du gâteau basque valorise des savoir-faire authentiques. L’un des moments les plus attendus reste le concours du meilleur gâteau de l’année. Des artisans de toute la région viennent présenter leur création devant un jury scrupuleux, composé de pâtissiers, de journalistes gastronomiques et d’amoureux de la spécialité.

Le concours est divisé en plusieurs catégories :

  • Professionnels membres de l’association Eguzkia
  • Autres professionnels de la pâtisserie
  • Catégorie amateur
  • Prix spécial du public

Chacun tente sa chance, souvent par tradition familiale, avec l’amour du travail bien fait et la volonté farouche de défendre sa recette, transmise au fil des générations.

Une immersion dans l’identité basque

Ce n’est pas qu’une affaire de sucrerie. La Fête est aussi un moment fort de mise en valeur de la culture basque dans son ensemble. L’occasion d’assister à des danses traditionnelles (les célèbres mutxikoak), des concerts de chant choral en euskara, des défilés folkloriques, ou encore des démonstrations d’artisanat local.

Les visiteurs peuvent même participer à des ateliers d’initiation au basque, dans une ambiance ludique et conviviale. Car si le gâteau est une porte d’entrée délicieuse, il n’est que le début d’un voyage sensoriel dans une région à l’identité forte – et profondément vivante.

Et pour les Girondins dans tout ça ?

Me demanderez-vous, quel est donc le lien avec Bordeaux et les Girondins ? Il est plus savoureux qu’il n’y paraît. Déjà, de nombreux Bordelais font chaque année la route pour assister à la fête. C’est une tradition pour certains expatriés basques installés en ville, qui retrouvent là un pan de leur culture d’origine.

Ensuite, et de manière plus anecdotique mais non moins sympathique, certains anciens joueurs des Girondins de Bordeaux, notamment ceux originaires du Sud-Ouest, sont parfois vus à Cambo pour participer ou déguster les mets locaux. On raconte que Bixente Lizarazu, natif de Saint-Jean-de-Luz et amoureux des traditions culinaires, ne rechigne pas à une belle part de gâteau basque… même si ses exploits sur les terrains se déroulent aujourd’hui dans d’autres sphères.

Nul doute que si Marius Trésor avait été pâtissier, il aurait défendu sa recette avec la même élégance que ses tacles glissés légendaires.

Un patrimoine à préserver

À l’heure où l’on parle de mondialisation et d’uniformisation des goûts, la Fête du gâteau basque apparaît comme un rempart joyeux et gourmand. Elle remet en lumière des produits locaux, valorise des circuits courts et fait rayonner un savoir-faire artisanal dans un esprit festif.

La présence de plus en plus importante de jeunes artisans pâtissiers et de producteurs locaux montre que cette tradition a de beaux jours devant elle. Loin d’être un simple événement folklorique, cette fête participe activement à la préservation d’un patrimoine culturel vivant.

Pratique : comment y participer ?

Si vous avez l’eau à la bouche et des fourmis dans les jambes, sachez que la Fête a lieu généralement le premier week-end d’octobre. L’entrée est gratuite, mais certains ateliers ou dégustations sont payants.

Quelques conseils pour bien en profiter :

  • Arrivez tôt pour éviter la foule et faire le tour des stands tranquillement.
  • Prenez le temps de discuter avec les producteurs : beaucoup ont des anecdotes savoureuses à raconter.
  • Ne repartez pas sans une part (ou deux) de gâteau… et peut-être un pot de confiture artisanale.

Et pourquoi ne pas combiner la visite avec un petit passage par les Thermes de Cambo, ou une balade dans le jardin d’Arnaga, ancienne maison d’Edmond Rostand transformée en musée ? Gourmandise et culture font décidément bon ménage.

Une fête à inscrire dans votre carnet d’adresses

Que vous soyez passionné de gastronomie, d’histoire locale, ou simplement amateur de bons moments partagés, cette fête vous tend les bras. Elle incarne à merveille cet esprit du Sud-Ouest que l’on aime tant : accueillant, festif, et profondément enraciné dans ses traditions.

Alors à vos agendas, et comme on dit là-bas : « on egin! » (bon appétit !)